JEAN CLAUDE LE GOUIC

 

Ces peintures, qui peuvent être rapprochées des productions que certains critiques ont appelé "La Nouvelle Abstraction", se présentent comme une somme d'actes picturaux qui, par-delà leur simplicité, sont susceptibles de poser des questions au regard.
Si dans un premier temps l'œuvre s'impose comme forme unitaire, très vite l'œil est obligé, pour appréhender l'ensemble de la peinture, à des changements de regard. L'objet-peinture proposé est constitué d'une accumulation de trames, de réseaux, de tracés, de figures. Il n'y a généralement pas de directions privilégiées par l'auteur. Durant tout ce trajet, l'œil avide du spectateur est mis au défi de garder les repères habituels.

Un mode de présentation particulier

Depuis plusieurs années, chaque fois que les conditions le permettent tout ou partie des œuvres sont présentées sous un double éclairage très particulier. La mobilité des formes est accentuée par les changements progressifs, répétés et automatiques de l'éclairage des peintures (de l'incandescent à la lumière ultraviolette). Sous l'effet d'un télévariateur temporisé, la lumière à incandescence diminue, laissant seule la lumière dite noire provenant de néons ultraviolets exciter les couleurs fluorescentes de certaines parties. La transformation progressive de l'éclairage donne à voir la modification continue des couleurs, des formes et du fond. Après que le spectateur se soit rendu compte que l'éclairage se transforme selon un cycle régulier, son intérêt se déplace ; d'abord surpris, il reste un moment captif, fasciné par les métamorphoses progressives et répétées de chacune des œuvres. Les variations de lumière mettent en évidence les incertitudes de nos perceptions. Suis-je certain de savoir ce que je vois ?

 

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