"Camouflages fluorescents #2"

Camouflages fluorescents #2

Si d’habitude le camouflage vise à rendre moins visible ou à donner une apparence trompeuse à un objet ou à un être vivant, ici il s’agit d’attirer et de capter le regard. Pour se fondre dans l’environnement les teintes utilisées par les chasseurs ou les militaires sont différentes nuances de vert, de kaki, de brun ou de beige. Dans cette installation pour Un Lieu, Une Œuvre, la majorité des couleurs sont vives et même fluorescentes ; elles s’émancipent des filets de camouflage, pour venir à la rencontre des passants de la rue. Camoufler, avec des couleurs fluorescentes, dont le rôle est d’attirer très fort le regard, installe un oxymore.

Ces filets de camouflage, initialement blancs, m’ont attiré parce qu’ils n’ont ni forme établie, ni sens décidé — ni signification définie, ni orientation privilégiée. Dans le prolongement de mes créations plastiques habituelles, cette installation veut interroger nos capacités de perception et de discernement spatial selon les types d’éclairage : la lumière blanche durant la journée et la lumière ultra-violette (lumière noire) qui prend le relais dès que le soleil se couche. Face à ces textiles peints le spectateur est aussi amené à se questionner sur le statut de l’œuvre d’art en relation avec deux phénomènes extra artistiques : le camouflage et la fluorescence.